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"Qui était Jean Zay ?"

 

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Qui était Jean ZAY ?

 

"L'Éducation et la Formation de la jeunesse,
première préoccupation d'un gouvernement républicain".

Jean ZAY

1904-1944

Le 20 juin 1944, Jean ZAY était assassiné par les ennemis de la France. 

Celle-ci perdait en lui un homme politique brillant autant qu'ardemment républicain, un ministre dont l'œuvre -inachevée- prolongea celle des grands bâtisseurs de l'École publique et laïque, un patriote qui eût dû jouer par la suite un rôle essentiel dans la renaissance et la vie de notre pays.

La jeunesse de Jean ZAY

Né à Orléans le 6 août 1904.
Élève de École publique de la rue des Charretiers, puis du Lycée Pothier.
Lauréat de dissertation française au Concours général de 1922.
Licencié en droit.
Tout en poursuivant ses études, il milite aux Jeunesses Laïques et Républicaines. Il débute dans le journalisme au "Progrès du Loiret", puis à la "France du Centre" qui lui succéda, publications de tendance radicale que dirige son père Léon ZAY.

L'homme politique dans le combat pour la République

Réagissant aux tentatives fascistes de 1934-35, les Républicains s’unissent au sein du Front Populaire. Jean ZAY est l’un des artisans de cette union.
Candidat du Front Populaire, il est réélu député le 3 mai 1936.
Il deviendra Conseiller Général du Canton Nord-Est d’Orléans en mars 1937.
En janvier 1936, Jean ZAY est entré dans le Ministère Sarraut comme sous-secrétaire d’État à la Présidence du Conseil.
Et à 32 ans, il est appelé par Léon Blum le 4 juin 1936 au poste de ministre de l’Éducation Nationale et des Beaux-Arts, qu’il conservera dans plusieurs gouvernements. C’est la guerre qui y mettra fin, trois ans plus tard.

Le Ministre au service de la jeunesse et de la nation 

Le Front Populaire entreprit en faveur de l’enseignement public un noble effort, que Jean ZAY marqua de sa personnalité. Cet effort était celui de « l’Éducation et de la Formation de la jeunesse, qu’un gouvernement républicain considère comme sa première préoccupation », selon la parole du Ministre.

Réformes, initiatives et projets conçus par Jean ZAY, avec le concours de Marcel Abraham notamment, s’inspiraient de l’esprit démocratique et de l’humanisme, pour faire œuvre de justice et de progrès social.

Citons pour l’essentiel :

Dans l’enseignement primaire :

Prolongation de la scolarité, de 13 à 14 ans, à partir d’octobre 1937.
Ouverture d’un très grand nombre de classes.
Introduction de l’éducation physique obligatoire dans les horaires et construction de terrains de sport.
Orientation de l’organisation professionnelle.
Développement de l’hygiène scolaire et création de cantines.
Essor des colonies de vacances, avec en particulier la Jeunesse au Plein Air.
Paiement des vacances aux suppléants.

Dans les autres ordres d’enseignement :

Construction de lycées (féminins notamment) et création de postes.
Impulsion donnée à l’enseignement technique.
Instauration de la médecine préventive et encouragement à la pratique du sport.
Augmentation du nombre des boursiers et du taux des prestations versées.

Quant au domaine extra-universitaire :

Institution du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS).
Création du Musée de l’Homme.
Ouverture du Palais de la Découverte.
Projet d’Ecole Nationale d’Administration.

Les instructions officielles de 1937 :

 
Elles établissent une doctrine française de l’enseignement adaptée aux exigences du monde moderne, pour mieux ouvrir l’École sur son environnement social, pour renforcer l’esprit de tolérance, pour former des hommes plus à même d’associer « l’exercice de la pensée à la nécessité d’agir ».

Une gestion exemplaire :

 
Pendant les 40 mois que Jean ZAY passa à la tête de l’Université, la règle républicaine de laïcité fut bien sûr rigoureusement respectée.
Toutes les propositions ministérielles furent entérinées par le Conseil Supérieur de l’Instruction Publique, et les deux assemblées adoptèrent le budget de l’Éducation Nationale, à l’unanimité chaque année.
Jean ZAY, enfin, mit son honneur à tenir toutes les promesses faites.

Les événements de 1940 : l’infamie du nouveau régime

Le 2 septembre 1939, Jean ZAY démissionne du Gouvernement pour rejoindre le front : il entend partager le sort de sa génération.
Le 18 juin 1940, il se rend à Bordeaux avec l’accord de son chef d’unité pour participer, en un moment dramatique, à une séance extraordinaire de la Chambre des députés.
Les événements se précipitent : Jean ZAY part avec d’autres parlementaires pour l’Afrique du Nord, où la lutte doit se poursuivre. Mais survient l’armistice.
Se trouvant au Maroc, il est accusé de « désertion » par les gouvernants de Vichy et ramené en France.
Le prétexte –infâme- cache mal l’hostilité du nouveau régime envers le Front Populaire et la République terrassée, dont Jean ZAY fut l’un des dirigeants éminents.
C’est ainsi que le premier procès politique organisé par Vichy –avec quelle hâte- est celui de Jean ZAY, condamné à la détention perpétuelle » le 4 octobre 1940…

Dans les prisons de l’Etat français

Va commencer alors, pour Jean ZAY et les siens, le long et pénible calvaire de l’emprisonnement, à Clermont-Ferrand, puis Marseille, et enfin de Riom.
Il passera de longues années dans des conditions matérielles pénibles, enfermé dans des cachots étroits et sombres, souffrant du froid et de l’humidité, luttant contre la faim, devant surmonter la solitude déprimante.
Les hommes de Vichy ne feront rien pour adoucir son sort, pour le soustraire au danger que représente l’entrée des Allemands en Zone « libre ».
Années de souffrances physiques et de tortures morales que le prisonnier endure avec une grande force d’âme, trouvant sa consolation dans l’affection des êtres chers et des amis, dans la certitude de la victoire, dans la réflexion sur les événements et les hommes.
Les notes écrites par Jean ZAY ont été rassemblés en 1945 sous le titre « Souvenirs et Solitude ».
Le recueil est d’une lecture passionnante, émouvante. Pages admirables par la netteté de la langue, la saveur des anecdotes, la finesse des analyses, la richesse des vues d’avenir.

Le destin tragique

Juin 1944. Le Débarquement. Bientôt la Libération et la Victoire… Jean ZAY, qui sait de quelle haine le poursuivent ses geôliers, veut montrer le visage de la sérénité dans la lettre qu’il adresse à son épouse le 19 juin :

« Je n’ai jamais été aussi sûr de mon destin et de ma route. J’ai le cœur et la conscience tranquilles. Je n’ai aucune peur. J’attendrai comme je dois, dans la paix de ma pensée, l’heure de vous retrouver tous. »

Le 20 juin, des miliciens le sortent de sa cellule. On lui fait croire qu’il va être transféré ailleurs, voire libéré… Et les hommes de main du fascisme l’abattent sauvagement dans un endroit montagneux près de Cusset (Allier), puis, pour dissimuler leur crime, précipitent son corps dans un petit gouffre.
Selon ses bourreaux, arrêtés ultérieurement, ses derniers mots ont été « Vive la France ».

 Édité par le Comité pour le Premier Jour du Timbre Jean ZAY – Février 1984